Les maladies de mon chien

Toux du chien / TBIC / CIRDC

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La trachéobronchite infectieuse caninecanine infectious respiratory disease complex (TBIC ou CIRDC), souvent appelée de manière relativement impropre « toux du chien » ou « toux de chenil » est une maladie extrêmement contagieuse. Elle touche un grand nombre de chiens chaque année car c’est l’une des maladies infectieuses canines les plus répandues.

La maladie touche l’appareil respiratoire du chien : les symptômes sont ceux d’une sorte de grippe, qui se transmet de chien à chien par simple contact (nez-à-nez), ou même sans contact direct.

C’est pourquoi un chien peut l’attraper lors d’un séjour en chenil ou en exposition, mais aussi et surtout, lors de n’importe quelle rencontre avec n’importe quel chien, dans la rue, au club d’éducation, à la chasse ou en promenade.

Dans les locaux d’élevage ou de forte concentration de chiens (refuges), l’épidémie se répand très rapidement et peut toucher un très grand nombre de chiens.

Quels sont les chiens exposés ?

Tous les chiens qui rencontrent d’autres chiens sont potentiellement exposés. Dès que deux chiens se côtoient ou se rencontrent, ils peuvent s‘approcher l’un de l’autre pour se renifler et faire connaissance.

C’est à ce moment-là que les fines particules excrétées par l’appareil respiratoire du chien infecté (lors d’un éternuement, par exemple) peuvent contaminer le congénère. Une contamination indirecte (sans contact direct entre les deux chiens) est aussi possible.

Lorsqu’un chien sort dans la rue ou dans des parcs fréquentés par d’autres chiens, s’il participe à des cours d’éducation, à des réunions de l’Ecole du chiot ou à des expositions, à des concours ou des réunions de chasse, ou s’il est gardé en pension, il court un risque certain : la maladie est très contagieuse et passe de chien en chien à une vitesse impressionnante.

Le manque d’hygiène et le stress sont deux facteurs qui favorisent le développement de la TBIC.

La maladie est également plus fréquente en automne et hiver. Les jeunes chiens, qui n’ont jamais été vaccinés ou qui n’ont jamais été en contact avec les agents infectieux responsables, courent aussi plus de risques. De même, les chiens en état d’immunodépression (parasités, souffrant d’une autre maladie ou recevant certains médicaments) sont plus réceptifs.

Comment se transmet la TBIC / CIRDC ?

Les agents infectieux responsables de cette maladie se transmettent par les aérosols expulsés lors de toux, par l’écoulement nasal ou par le contact rapproché dit « nez-à-nez ». Dès que deux chiens entrent en contact rapproché, ils peuvent se contaminer. Dans certain cas, un contact direct n’est même pas nécessaire à la transmission.

Les agents pathogènes pénètrent dans les voies respiratoires du chien sain, et les colonisent en se multipliant.

Quels sont les agents responsables de la trachéobronchite infectieuse canine ?

La TBIC peut être provoquée par plusieurs virus et bactéries.

C’est en général l’association de plusieurs agents infectieux qui détermine la gravité de la maladie. Cependant, deux d’entre eux jouent un rôle prépondérant : le virus Parainfluenza canin et la bactérie Bordetella bronchiseptica.

Bordetella bronchiseptica ( Bb )

Il s’agit d’une bactérie de la même famille que Bordetella pertussis, agent de la coqueluche chez l’Homme. Elle a un rôle essentiel dans la TBIC.

Lorsqu’un chien se contamine, Bordetella bronchiseptica pénètre dans le nez ou la gorge, et se fixe au niveau de l’appareil respiratoire : la bactérie est maintenue au contact des cils de la muqueuse respiratoire grâce à des sortes de fils, ce qui perturbe le fonctionnement des voies respiratoires. De plus, Bordetella bronchiseptica sécrète une enzyme qui inactive les macrophages, cellules protectrices assurant la défense de l’appareil respiratoire profond.

Les signes cliniques débutent environ 3 à 4 jours après la contamination, et persistent une dizaine de jours. Bordetella bronchiseptica peut persister plusieurs semaines dans l’arbre respiratoire (en moyenne 6 à 14 semaines), ce qui explique que certains chiens soient des porteurs sains. Elle peut être excrétée par l’animal plusieurs mois après l’infection.

L’association Bordetella bronchiseptica + virus Parainfluenza est à l’origine de symptômes plus sévères et plus longs.

Virus parainfluenza canin (CPi)

Lorsqu’il est transmis à un chien, le virus Parainfluenza se multiplie au niveau des cellules de la muqueuse du nez, de la trachée, des bronches et des bronchioles. L’animal devient très rapidement excréteur, et donc contagieux.

Souvent associé à Bordetella bronchiseptica (Bb), ce virus, de la même famille que celui de la grippe chez l’Homme, peut être présent dans les secrétions nasales et buccales jusqu’à deux semaines après l’infection.

Le CPi seul peut causer une toux discrète et un écoulement nasal. Cependant, la gravité et la durée des signes cliniques sont bien plus sévères quand le CPi est associé à Bb.

Adénovirus 1 et 2 (CAV-1 et CAV-2)

Ces deux virus sont voisins. Le CAV-1 qui est à l’origine de l’hépatite de Rubarth, provoque des symptômes de TBIC, mais beaucoup moins fréquemment que le CAV-2. Tous les deux peuvent être retrouvés dans les voies respiratoires des animaux qui souffrent de la maladie.

De nombreuses autres bactéries et virus interviennent de manière occasionnelle lorsque l’animal est déjà fragilisé, et peuvent provoquer des complications de bronchopneumonie.

Signes cliniques

La TBIC est surtout caractérisée par la survenue d’une toux forte, quinteuse, persistante et épuisante pour le chien.

Deux formes cliniques de la TBIC peuvent être observées :

  • Une forme simple, dans laquelle l’état général du chien est peu modifié. Le principal symptôme est une toux sèche, survenant par quintes et pouvant être suivie de vomissements. Un écoulement nasal faible est présent. Dans ce cas, l’évolution est souvent favorable ; la guérison est obtenue au bout de 1 à 3 semaines. Dans certains cas, cette forme simple peut se compliquer. Une inflammation des voies respiratoires se produit alors.
  • Une forme compliquée, moins fréquente, qui est caractérisée par l’atteinte des poumons.  On parle alors de bronchopneumonie. Elle touche le plus souvent des jeunes animaux, non vaccinés, et hébergés dans de mauvaises conditions d’hygiène. Le chien présente alors une altération de l’état général (fatigue) avec de la fièvre. La toux est humide, productive et douloureuse. L’écoulement nasal est plus épais, parfois purulent. Sans traitement, cette forme évolue le plus souvent vers la mort de l’animal en quelques semaines.

En résumé, les signes cliniques les plus souvent observés sont :

  • une toux rauque et sèche, en quintes, parfois accompagnée de vomissements
  • des écoulements (nez, yeux)
  • des éternuements
  • une grande fatigabilité
  • une  perte d’appétit
  • de la fièvre
  • une boncho-pneumonie, beaucoup plus grave.

Diagnostic et traitement

Pour diagnostiquer précisément la trachéobronchite infectieuse canine, votre vétérinaire peut rechercher l’agent causal dans les secrétions nasales et trachéales, à l’aide d’un écouvillon. Il peut également procéder à une prise de sang. Toutefois, le plus souvent, les symptômes suffisent à proposer le diagnostic de TBIC.

Le traitement de la TBIC repose sur l’administration d’antitussifs pour combattre la toux. Les antibiotiques ne sont pas toujours indispensables, mais dans les formes sévères, ils sont nécessaires, pendant parfois plusieurs semaines, pour éliminer l’infection.

Prévention et contrôle

Il est difficile d’éviter la contamination des chiens par les agents de la TBIC. Il est exceptionnel qu’un chien ne soit jamais en contact avec ses congénères, ne sait-ce qu’en promenade dans la rue, au parc ou en pension. Le risque est donc réel, et des études ont montré que près de 20 % des chiens ont un jour été en contact avec Bordetella bronchiseptica et que plus de la moitié d’entre eux l’attrapent en dehors des « chenils ».

La vaccination constitue un moyen efficace pour protéger les chiens contre la trachéobronchite infectieuse canine.

Il existe actuellement des vaccins administrés par voie intranasale. Ils miment la voie naturelle de l’infection, bloquant directement les agents pathogènes à l’entrée des voies respiratoires. De plus l’immunité commence à s’installer en quelques jours. D’autres vaccins s’administrent par voie sous-cutanée, de manière classique.

Dans les collectivités (chenils, pensions, refuges), en plus de la vaccination, il est également essentiel d’assurer une hygiène adéquate, rigoureuse, et une bonne ventilation.

Certains établissements (clubs d’agility, école du chiot, pensions, etc.) recommandent aux chiens qui s’inscrivent de se faire vacciner, afin que la protection bénéficient à tous. C’est le vétérinaire qui décide quelle est la meilleure option pour garder les chiens en bonne santé.