Principales maladies du chien transmises par les moustiques, les phlébotomes ou les tiques

Partager

Si vous avez un chien, vous savez fort bien qu’il représente une véritable bouffée d’air frais, car il vous oblige à sortir plusieurs fois par jour ! Il est même parfois difficile de savoir qui promène qui, mais ce qui est vrai, c’est que l’air frais et le soleil nous mettent du baume au cœur et améliorent notre humeur. Toutefois, avant de sortir avec votre compagnon, vous devez vous assurer qu’il est bien protégé de toutes ces petites bêtes qui cherchent à le piquer ou à le mordre à travers son pelage (comme les tiques, les moustiques et les phlébotomes) parce qu’elles peuvent lui transmettre des maladies graves et faire des ravages. Avec le réchauffement climatique, les températures s’élèvent et les hivers sont plus cléments ; les parasites externes survivent alors plus longtemps et peuvent transmettre ces maladies pendant plusieurs mois. De même, les gens voyagent beaucoup avec leur animal, qui attrape des maladies parasitaires présentes sur place et les ramène en rentrant ; celles-ci s’implantent alors dans de nouvelles régions indemnes jusque-là. Voici quelques informations sur ces maladies qui pourront vous aider à protéger votre compagnon ainsi que vous-même.  

La dirofilariose cardiopulmonaire du chien (ou « maladie des vers du cœur ») 

La dirofilariose cardiopulmonaire du chien est une maladie transmise par les moustiques. Elle a donc tendance à être plus fréquente dans les régions du globe infestées de moustiques (pour la France : le Sud de la France, les Antilles, la Guyane et La Réunion ; pour l’Europe le pourtour méditerranéen, l’Italie, la Grèce, les Balkans, la République tchèque, la Bulgarie, la Roumanie). La dirofilariose est provoquée par une filaire (un ver parasite) qui peut infester n’importe quel chien, quel que soit son âge ou son sexe. Toutefois comme les filaires adultes mettent plusieurs mois pour se développer, elles ne sont pas observées chez les très jeunes chiens. Les filaires adultes vivent dans le système vasculaire du chien, en particulier les grosses artères proches du cœur ainsi que dans le cœur lui-même. Elles peuvent mesurer de 10 à 30 cm de long, atteignent leur maturité sexuelle un an après l’infection et vivent en moyenne 5 à 7 ans. Les vers adultes donnent naissance à des microfilaires qui passent dans le courant sanguin. Lorsqu’un moustique femelle pique un chien infecté, il aspire du sang contenant ces microfilaires qui finissent alors leur développement dans l’organisme du moustique. Elles seront ensuite transmises à un nouveau chien lorsque la femelle moustique infectée le piquera pour se nourrir.  

Au tout début de l’infection les chiens ne présentent aucun symptôme clinique. Mais à mesure que la maladie évolue et que les vers adultes se développent dans les vaisseaux sanguins et le cœur, les signes de la dirofilariose cardiopulmonaire apparaissent : le chien commence par présenter de la toux puis des difficultés respiratoires ; il devient léthargique, fatigué, perd l’appétit et maigrit. Toutefois ces symptômes ne suffisent pas pour établir le diagnostic de dirofilariose cardiopulmonaire.  

Cette maladie est potentiellement mortelle car des caillots sanguins peuvent se développer et obstruer brutalement une grosse artère ou une grosse veine. Plus les filaires sont détectées et éliminées rapidement, plus votre chien a des chances de guérir sans présenter trop de complications. En effet les filaires affectent le fonctionnement du cœur de votre chien en réduisant le flux sanguin. Pour compenser cette perte, le cœur augmente sa charge de travail et s’hypertrophie ; à terme le cœur qui ne parvient plus à compenser s’affaiblit. L’insuffisance cardiaque s’installe. La diminution du flux sanguin endommage également de nombreux organes internes qui ne reçoivent plus assez de sang pour fonctionner correctement. Sans traitement cette maladie peut être mortelle. Votre vétérinaire réalisera un test sanguin rapide pour détecter si votre chien porte des filaires. Il réalisera également d’autres examens, comme des radiographies du thorax, des analyses de sang et une échographie cardiaque (échocardiographie) pour confirmer le diagnostic, évaluer la gravité de la maladie, suivre son évolution dans les stades plus avancés et déterminer le meilleur traitement possible pour votre chien.

La leishmaniose canine  

Certains types de phlébotomes (sortes de petits moucherons piqueurs) peuvent piquer le chien et lui transmettre un protozoaire parasite du nom de Leishmania. La leishmaniose est une maladie grave qui s’observe dans de nombreux pays du monde (Amérique latine, Caraïbes, parties du Nord et de l’Est de l’Afrique, Moyen Orient, Asie ainsi que le Sud de l’Europe). En France, les régions principalement touchées sont le Sud et la Guyane. En Italie par exemple, la prévalence de la maladie est estimée à 17 % touchant ainsi environ 1,2 millions de chiens domestiqués. La leishmaniose peut aussi atteindre les chats. 

Le risque de transmission est bien réel même si vous ne vivez pas dans une zone d’endémie, pour peu que vous vous y rendiez ponctuellement avec votre chien. Il est également important de savoir que la leishmaniose est une zoonose, c’est-à-dire quelle se transmet de l’animal à l’homme : en effet si un phlébotome pique un chien malade, il aspire le parasite en même temps que le sang ; il peut ensuite vous le transmettre s’il vous pique.  

Les leishmanies se multiplient et passent dans les organes internes et la peau du chien atteint. Les symptômes apparaissent souvent plusieurs années après la piqûre du phlébotome. Le chien peut présenter des lésions cutanées, son pelage se recouvre de grandes pellicules et il perd ses poils (alopécie). On observe aussi une croissance exagérée des griffes, une perte de poids, une fatigabilité, des saignements de nez ou une augmentation de taille des ganglions lymphatiques (lymphadénopathie). Votre vétérinaire doit réaliser des examens spécifiques pour confirmer le diagnostic. Il n’existe pas de traitement totalement curatif de cette maladie, même s’il est possible d’atténuer les signes cliniques. Toutefois le chien reste porteur toute sa vie des leishmanies. 

La bonne nouvelle est qu’il est possible de contrôler la leishmaniose par une prévention adaptée. Il est donc essentiel de protéger les chiens en bonne santé de l’infection afin de réduire la dissémination de la maladie d’un chien infecté à un autre ou son passage à l’Homme. Pour cela nous disposons de deux méthodes : en premier lieu des produits antiparasitaires protégeant des piqûres de phlébotome et deuxièmement une vaccination possible. Puis gardez votre chien à l’intérieur de la tombée de la nuit à l’aube.  

La piroplasmose du chien 

Certaines tiques, du genre Dermacentor, transmettent un protozoaire parasite appelé Babesia (ou piroplasme) responsable de la piroplasmose. Cette maladie peut s’observer partout en France bien qu’elle soit plus fréquente dans les régions du Sud Ouest. Le parasite infecte les globules rouges du chien et provoque leur éclatement, ce qui entraîne une anémie hémolytique ; l’animal atteint est abattu, il a de la fièvre, ne mange plus, maigrit, ses muqueuses deviennent jaunes (ictère). Ses urines prennent souvent aussi une couleur foncée (café ou chocolat). La réalisation de certains examens spécifiques permet de confirmer le diagnostic comme la PCR pour rechercher l’ADN du parasite ou l’examen attentif d’un frottis sanguin pour voir les parasites à l’intérieur des globules rouges. Le traitement nécessite parfois des soins intensifs ainsi que des transfusions. Il est donc essentiel de prévenir le risque de transmission de la maladie par des antiparasitaires externes (colliers, pipettes ou comprimés). Un vaccin est également disponible en France.  

La borréliose de Lyme chez le chien 

La borréliose, qui porte le nom de maladie de Lyme en médecine humaine, est une affection bactérienne transmise par des tiques du genre Ixodes qui peuvent mordre les chiens, les chats et l’homme. Les symptômes incluent de la fièvre, une perte de poids, des douleurs articulaires avec des articulations gonflées, ainsi qu’une grande fatigue. Il est important de noter que les symptômes ne se développent pas forcément immédiatement et peuvent n’apparaître que plusieurs mois après la morsure de la tique. Chez l’Homme, un érythème migrant (c’est à dire une zone de la peau qui devient très rouge et semble se déplacer sur le corps) peut se développer au point de morsure une fois que la tique s’est décrochée : une rougeur centrée sur le point de morsure apparaît puis s’étend en direction centrifuge sous la forme d’un anneau dont le centre redevient blanc (aspect en cocarde). En revanche cette éruption cutanée s’observe rarement chez l’animal. 

L’anaplasmose canine 

L’anaplasmose est une maladie bactérienne qui peut être provoquée par deux types de bactéries du genre Anaplasma : Anaplasma phagocytophilum et Anaplasma platysA. phagocytophilum  peut être transmise par la morsure d’une tique du genre Ixodes (plusieurs espèces dans le monde). Cette bactérie affecte les globules blancs (leucocytes) du chien, du chat ou de l’Homme. Elle entraîne de la fièvre, de l’abattement, une perte d’appétit, des douleurs articulaires ainsi qu’une raideur qui apparaît 1 à 2 semaines après l’infection.  Anaplasma platys pourrait être transmise par d’autres tiques du genre Rhipicephalus ou bien par d’autres arthropodes. Cette bactérie entraîne une baisse du nombre de plaquettes sanguines chez le chien et parfois aussi chez le chat. En plus des signes cliniques précédents, la baisse du nombre de plaquettes peut entraîner l’apparition de pétéchies (petites hémorragies cutanées), d’ecchymoses (bleus) et de saignements.   

L’ehrlichiose canine 

L’ehrlichiose est une maladie bactérienne qui peut être transmise au chien et à l’Homme (et plus rarement au chat) par diverses tiques, en particulier celles du genre Rhipicephalus en France. Cette maladie provoque un syndrome grippal (fièvre, fatigue, douleurs articulaires, vomissements, diarrhée) généralement une à trois semaines après la morsure par la tique infectée. Certains chiens peuvent également présenter des troubles de la coagulation, comme ceux observés lors d’anaplasmose. 

Ces diverses maladies vectorielles du chien (c’est-à-dire transmises par un insecte ou un acarien servant de vecteur) sont les plus fréquentes observées en France. Toutefois il en existe d’autres comme l’hépatozoonose ou la paralysie à tique, toutes deux transmises par des tiques, ainsi que la filariose sous-cutanée du chien transmise par des moustiques. Sur le continent américain la fièvre pourprée des Montagnes rocheuses est provoquée par une bactérie du genre Rickettsia rickettsii transmise par une tique. C’est une affection particulièrement grave, qui peut être mortelle aussi bien chez le chien que chez l’Homme. Heureusement, elle n’est pas observée en France ou en Europe. 

Que faire pour protéger son chien ?  

Ces parasites même s’ils sont microscopiques ont un impact très important sur la santé de votre animal ! C’est pourquoi il est primordial de prendre toutes les précautions nécessaires pour  protéger votre compagnon à tout moment. Demandez à votre vétérinaire quelles sont les meilleures options pour prévenir la dissémination des maladies canines transmises par piqûres de moustiques ou de phlébotomes ainsi que les morsures de tiques. La prévention antiparasitaire reste essentielle et doit être maintenue tout au long de l’année afin de réduire les risques d’infection et les maladies graves. Le retrait des tiques plantées est indispensable, même si votre animal est déjà protégé par un antiparasitaire externe. Dans certains cas des vaccins sont également disponibles pour protéger encore plus votre compagnon (en France nous disposons de vaccins contre la leishmaniose, la piroplasmose et la borréliose de Lyme). Pour la dirofilariose votre vétérinaire pourra vous proposer des mesures supplémentaires pour éliminer les microfilaires avant qu’elles ne se développent en filaire. De ce fait, n’oubliez pas de le prévenir avant de vous rendre dans une zone à risque.  

GP-R-FR-NON-200600062