Les maladies de mon chien

Faire le deuil de son animal

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Lorsque les Martin ont perdu Max, leur schnauzer tant aimé, ils ont été anéantis. Ils ont dû l’euthanasier car il était très âgé et souffrait de plusieurs maladies très débilitantes. Cette décision a durement affecté chaque membre de la famille même s’ils étaient tous conscients d’avoir fait le bon choix au bon moment. Toutefois ils n’ont pas vécu cette perte de la même manière parce qu’en vérité il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » façon de vivre un deuil, y compris celui de son animal familier.

La relation homme-animal, un lien si particulier

Il faut se rendre à l’évidence, la vie d’un animal de compagnie n’est pas éternelle. En moyenne, un chien vit à peine plus de 11 ans, les chiens des races de grand format vivant souvent moins longtemps.

L’espérance de vie des chats domestiques dépasse à peine 15 ans. Inévitablement tout propriétaire d’un animal de compagnie sera confronté tôt ou tard à la perte de son compagnon. Son seul espoir, c’est que cette disparition ne survienne pas trop tôt. Nos fidèles compagnons nous apportent tant de bonheur lorsqu’ils vivent à nos côtés.

De nombreuses études montrent qu’il est très bénéfique émotionnellement d’avoir un animal de compagnie :

  • ce compagnon nous réconforte
  • nous fait rire
  • grâce à lui nous nous sentons aimés et aimons en retour
  • nous nous sentons aussi responsables, utiles
  • il nous rassure
  • et enfin, il nous fait faire de l’exercice

D’ailleurs apparemment les propriétaires d’animaux de compagnie consultent moins leur médecin généraliste. Ils ont aussi moins souvent recours à un psychologue ou tout autre thérapeute.

Dès lors, lorsque notre compagnon décède, nous nous sentons désemparés, nous ne savons plus quoi faire. Émotionnellement, sa mort peut être aussi intense que la perte de n’importe quel autre membre de la famille.

Comment lui dire au revoir ?

Les Martin ont adopté Max tout petit et pendant la majeure partie de sa vie, il débordait d’énergie, était curieux, protecteur et loufoque. À sa mort, Mme Martin ne supportait plus sa maison devenue vide et bien trop calme. Quant à M. Martin, il n’admettait pas sa tristesse. Pour l’un comme pour l’autre, cette période fut très difficile à surmonter et ils ne sont pas les seuls dans ce cas.

Il n’est pas rare de ressentir une certaine honte à vivre le deuil de son animal familier. Beaucoup de gens, extérieurs au cercle familial, n’ayant jamais subi la perte d’un animal de compagnie ne parviennent pas à saisir la profondeur de cette détresse et leur conseil est simple : « Prends-en un autre ! ».

Mais les spécialistes ne sont pas d’accord et vous expliqueront que vous êtes en train de faire le deuil d’un membre de votre famille à part entière et qu’à ce titre vous devrez passer par les mêmes étapes (déni, colère, culpabilité, chagrin avec dépression possible et enfin acceptation), accentuées peut-être par l’incompréhension, parfois les moqueries des autres.

Durant cette période, il est primordial de s’accorder la permission de faire son deuil. Si la maison vous paraît trop calme et vous vous y sentez mal à l’aise, c’est tout à fait normal. Les spécialistes recommandent de tenir un journal ou d’en parler à un conseiller ou à un ami qui comprend ce que représente cette perte pour vous.

Si, comme Max, votre chien a été euthanasié, essayer de ne pas vous focaliser sur les derniers instants passés avec votre compagnon, et souvenez-vous plutôt de tous vos bons moments — vos grandes balades, les heures passées à jouer à la balle ou les câlins sur le canapé.

Pardonnez-vous si vous commencez à vous sentir coupable : n’oubliez pas que vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir pour votre compagnon adoré. Il est important, d’après les professionnels, de dialoguer ouvertement avec les enfants, quel que soit leur âge, surtout s’il s’agit de leur première expérience de la mort d’un être cher.

Parfois ils ne posent aucune question, mais il faut essayez de comprendre ce qu’ils ressentent. Souvent ils ne pleurent pas à la mort de leur animal, gérant cette disparition autrement. Vous pouvez les amener à s’exprimer par le biais de jeux ou d’arts plastiques ou faire appel à un conseiller si nécessaire.

Comment faire face à la perte de son animal de compagnie ?

Après la mort de Max, les Martin ont envoyé des faire-part à leurs amis et leurs enfants ont réalisé un livre photo des meilleurs moments de leur vie commune. Puis ils ont organisé une cérémonie commémorative.

Ainsi ils ont pu dire « au revoir » à Max. Ce n’est qu’une façon parmi tant d’autres de se souvenir de son compagnon. L’important c’est de faire ce qui vous semble le mieux pour vous.

La perte de son animal est une tragédie extrêmement personnelle et chacun y fait face à sa manière, mais ces quelques conseils peuvent vous permettre d’alléger un peu votre deuil.

  • Ne pas laisser son entourage vous expliquer ce que vous devez ressentir. Peu importe ce que vous (ou les membres de votre famille) ressentez en face de cette perte, vous avez le droit de l’exprimer. Tout est permis : la colère, les pleurs ou l’absence de pleurs, les rires ou la joie en se remémorant les heures passées ensemble. Ne laissez pas votre entourage vous dire « Oublie » ou « Passe à autre chose »!
  • Trouver un moyen de dire au revoir à son animal. Après sa mort, si vous ne le laissez pas chez le vétérinaire, vous pouvez opter pour la crémation (et récupérer les cendres dans une urne) ou choisir de l’enterrer dans votre jardin ou dans un cimetière animalier puis organiser des funérailles ou une cérémonie commémorative.
  • Ne pas hésiter à se faire aider. Parlez de votre ressenti à vos amis, aux membres de votre famille, à un conseiller ou à toute autre personne susceptible de vous écouter comme votre vétérinaire par exemple. Si aucun d’eux ne parvient à apaiser votre chagrin, il existe également des groupes de soutien ou forums d’aide sur internet dédiés au deuil d’un animal de compagnie.
  • Garder un souvenir de sa vie. Vous pouvez par exemple planter un arbre en sa mémoire, réaliser un album photo ou autre chose de personnel ayant une signification pour vous et votre famille. En revanche, évitez de garder tout ce qui lui appartenait afin de ne pas ressentir sa perte dans chaque pièce de votre maison.
  • Prendre soin de soi. La perte de son animal familier est une épreuve particulièrement stressante qui peut vous vider de toute votre énergie et vous amener dans un état émotionnel de douleur intense proche de la dépression. Il est important de ne pas oublier de manger sainement, dormir suffisamment et de reprendre un exercice quotidien régulier (souvent arrêté puisque votre animal n’est plus là) qui libère des endorphines qui vous aideront moralement.
  • Conserver ses habitudes quotidiennes. Si vous avez d’autres animaux, il est important de ne rien changer à son quotidien (et au leur), de garder les mêmes habitudes et horaires voire d’augmenter les moments consacrés au jeux. Tous les animaux de la maisonnée ressentent également la perte de leur compagnon, à laquelle s’ajoute votre tristesse et ils peuvent être bouleversés par votre chagrin.
  • Ne pas reprendre forcément tout de suite un autre compagnon. Ce n’est même pas vraiment conseillé. Dans l’idéal, attendez d’avoir véritablement accepté la perte de votre animal avant d’envisager d’en reprendre un autre, pour ne pas être tenté de faire des comparaisons. Ne recherchez pas un animal semblable à l’autre, mais plutôt un nouveau compagnon, doté de son propre caractère, avec lequel vous tisserez des liens intenses mais complètement différents des précédents.

Bien évidemment cette présence si particulière n’arrêtera jamais de vous manquer tout au long de votre vie, mais vous trouverez différents moyens pour vous aider à faire votre deuil et chérir la mémoire de votre compagnon si aimant.

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